Les musiciens du Quatuor ont immédiatement évoqué à Wilfried N’Sondé et Vincent David l’inspiration exercée par l’Arche de Noé, opéra avec choeur d'enfants de Britten . Mais au-delà de l’aspect purement esthétique et musical autour de la forme, les deux artistes ont perçu les résonances contemporaines autour de ce mythe et ont souhaité s’en emparer.
En ôtant toute référence religieuse, en le débarrassant de toute colère divine, la place de l’homme est ici schizophrénique : aujourd’hui, il est celui qui détruit, mais également celui qui doit se sauver, lui et l’ensemble du vivant.
Les légendes de Noé dans la bible, Ziusudra ou Atrahasis dans les plus anciennes origines assyro-babylonienne, Decalion dans la mythologie grecque, Nuwa en Chine ou encore Montezuma dans la mythologie amérindienne avaient besoin d’expliquer les catastrophes naturelles. Aujourd’hui, en ce début de l’anthropocène, le responsable est bien connu… Aurons-nous besoin construire une arche pour échouer une nouvelle fois sur une montagne … ou une autre planète ? Devra-t-on comme Noé choisir des espèces, pourrons-nous les sauver toutes ?
Noé, revenant sur terre, entend les plaintes de la faune et de la flore terrestres; histoire moderne d’un mythe qui nous éclaire sur notre comportement et action pour la sauvegarde de notre planète.
La musique
J’ai voulu volontairement une musique aux multiples facettes, couleurs et influences, ce qui était le meilleur moyen de rendre les différents caractères et passages du texte de Wilfried N Sondé.
Ainsi, après la naissance de la cacophonie et la plainte des animaux et des plantes- musique de timbres et de contrastes-, Noé réfléchit; ce moment d’introspection musicale est symbolisé par le quatuor de saxophone. Une musique des airs, de style contrasté et pluriel, transporte ensuite avec la complainte des oiseaux, la chanson du peuple des mers et la complainte des plantes.
La nuit arrive, propice à l’apaisement, et permet de se retrouver autour d’une danse frénétique. C’est alors que Noé entrevoit l’unique solution possible dans le respect et le partage. La dernière partie de cette fresque devient de plus en plus mélodique, pour finir par une chanson aux couleurs enfantines- hymne à la vie.
L’idée du partage, de la tolérance se retrouve aussi dans la structure de ce projet porté par un quatuor mythique de professionnels ( Habanera), des étudiants, élèves, chœur d’enfants issus des conservatoires … où chacun peut trouver sa place et faire partie de cet objectif commun de vivre ensemble.
Vincent David – Janvier 2024
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